BIBLIOGRAPHIE commentée | 10 lectures essentielles sur
Développement Durable / Soutenabilité Environnementale




  • VIVIEN Franck-Dominique, Le développement soutenable, Paris, La Découverte (Repères), 2005

  • Mode d’emploi : Par un économiste, présentation et analyse claires, bonne bibliographie.

    Quatrième de couverture :

    Lancé comme mot d'ordre il y a plus de vingt ans, le développement soutenable s'est imposé comme un des enjeux majeurs du XXIe siècle. Souvent présenté comme la solution aux problèmes qui se posent à l'humanité, le développement soutenable doit être considéré avant tout comme une énigme : comment allons-nous faire pour accroître le bien-être de la population mondiale, lutter contre les inégalités sociales et sauvegarder la dynamique de la biosphère ? Faut-il avoir confiance dans le capitalisme et la régulation par les prix ? Faut-il, au contraire, ne pas " laisser faire " et édicter des normes encadrant le capitalisme ? Si c'est le cas, doivent-elles être produites par des acteurs publics ou privés ? La problématique du développement soutenable n'est-elle pas aussi une invitation à réfléchir à ce que sont la richesse et le développement ? N'est-ce pas plutôt une décroissance qu'il faudrait mettre en œuvre, au moins dans les régions riches de la planète ?

    Table des matières :
    Introduction
    1. Le développement soutenable : au moins 30 ans de débat
    2. La confiance de la théorie économique standard dans une croissance durable
    3. Le développement soutenable grâce à une économie écologique ?
    4. Le développement soutenable : un autre développement ou l’après-développement ?
    Conclusion

    L’auteur : Maître de conférences en sciences économiques à l'université de Reims Champagne-Ardenne.

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  • NAESS Arne, Ecology, community, and lifestyle: outline of an ecosophy, Cambridge; New York, Cambridge University Press, 1989 - Écologie, communauté et style de vie, Paris, Éd. MF, 2008

  • Mode d’emploi : Naess est un grand philosophe "généraliste" avant d'être un penseur de l'environnement. Ceci est son prinicpal livre en norvégien, il constitue un classique de l'éthique environnementale, qui doit être lu sans les présupposés journalistiques qui parasitent l'image de l'"écologie profonde". Le terme "profond" s'applique à ce livre dans son sens le plus philosophique.

    Quatrième de couverture

    The basic thesis of the work is that environmental problems are only to be solved by people - people who will be required to make value judgements in conflicts that go beyond narrowly conceived human concerns. Thus people require not only an ethical system, but a way of conceiving the world and themselves such that the intrinsic value of life and nature is obvious, a system based on 'deep ecological principles'. The book encourages readers to identify their own series of such parameters - their own ecosophies. Ecology, Comunity and Lifestyle will appeal to philosophers, specialists working on environmental issues, and the more general reader who is interested in learning some of the foundational ideas of the rapidly expanding field of environmental philosophy.

    Table des matières

       1. The environmental crisis and the deep ecological movement
    1. The gravity of the situation
    2. Production and consumption: ideology and practice
    3. Our ecological knowledge is severely limited; ecopolitical consequences of ignorance
    4. The deep ecology movement
    5. A platform for the deep ecology movement
    6. How the themes of deep ecology are presented in what follows
       2. From ecology to ecosophy
    1. The terms ecology, ecophilosophy, ecosophy
    2. Normative evaluation
    3. Objective, subjective, and phenomenological descriptions of nature
    4. Primary, secondary, and tertiary qualities: do they exist in nature?
    5. Protagorean 'both-and' theory
    6. Gestalts and gestalt thinking
    7. Emotion, value and reality
    8. From emotion to evaluation
       3. Fact and value; basic norms
    1. Announce your value-priorities forcefully
    2. Total systems; norm system models in pyramidal form
    3. Ecological system thinking
    4. The search for ultimate goals: pleasure, happiness or perfection?
    5. Self-realisation as top norm and key term for an ultimate goal
       4. Ecosophy, technology, and lifestyle
    1. Ecosphical consciousness and lifestyle
    2. Mutual help towards ecosophical lifestyle: 'The Future is in Our Hands”
    3. Effects of change of mentality
    4. Technology and lifestyle
       5. Economics within ecosophy
    1. The contact with total views
    2. The neglect of economics within the deep ecological movement
    3. 'as seen from a purely economic standpoint...'
    4. An economic policy system fragment
    5. GNP
    6. Arguments for ignoring GNP in the industrial countries
    7. Basic notions in economic welfare theory
    8. Life quality research: deep interviews
    9. Shadow-pricing nature
    10. Summary
       6. Ecopolitics within ecosophy
    1. The ecological movement cannot avoid politics
    2. The three poles of the political triangle – the blue, the red, and the green; the limitations of triangular analysis
    3. Checklist of ecopolitical issues and their expansion
    4. More comments on the basic ecopolical areas of pollution, resources, and population
    5. Strengthening the local and the global
    6. Direct action; norms of Gandhian nonviolence
    7. The rich and the poor countries: from exploitation to mutual aid
    8. Critiques of the 'Limitdd to growth' approach
    9. Are green parties desirable?
    10. The deep ecological movement and the big political issues
    11. Bureaucracy
    12. The deep ecological movement and the peace movement
    13. Green political programmes from day to day
    14. Concluding remarks
       7. Ecosophy T: unity and diversity of life
    1. The universal right to self-unfolding and the correlative intrinsic value of every life form
    2. Identification,, oneness, wholeness, and Self-realisation
    3. Cruelty in nature; the tragedy and the comedy of life
    4. A historical perspective I: the Bible
    5. A historical perspective II: from Plotinus to Descartes
    6. Our self-respect is not solely due to our own significance: the Milky Way also stimulates respect
    7. Nonviolence and the philosophy of oneness
    8. The systematisation of the logically ultimate norms and hypotheses of Ecosophy T
    9. The future of the deep ecological movement

    L'auteur : Arne Naess est né en 1912 en Norvège. Il voyage dans plusieurs pays européens, dans lesquels il se forme auprès des cercles philosophiques les plus actifs de son temps. Après un séjour aux USA il devient professeur de philosophie à l'université d'Oslo, où il effectuera toute sa carrière. Il double sa vie d'universitaire de premier plan par une intense activité militante en faveur de la paix et de la défense non-violente de la nature. Il insère la prise de conscience de la valeur intrinsèque de la nature, par l'expérience de l'émerveillement (wonder), dans un projet existentiel de prise de conscience de soi et d'authenticité, qu'il appelle la self-realisation. Le droit à l'épanouissement pour chaque entité naturelle constitue la base de son éthique. Sa popularité a un peu augmenté au moment de sa mort, en 2009, parce que les questions auxquelles il avait consacré sa vie sont devenues centrales, mais il est loin d'être reconnu encore à sa vraie importance, à mon humble avis.

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  • PASSET René, L'économique et le vivant, 1979, 2e édition, Paris, Economica, 1996

  • Mode d’emploi : Un livre synthétique et clair, diagnostic porté en 1979 sur l'aberration de séparer économique et écologique, réédition enrichie en 1996. Les idées principales du DD sont mises en place sans enflure jargonnante.

    Extraits

    « Des deux technologies majeures caractérisant notre époque :
    - l’une, le réacteur nucléaire, marque l’apogée d’une phase de développement finissante caractérisée par la concentration, le gigantisme, l’organisation hiérarchique, l’importance des bouleversements infligés au milieu ;
    - l’autre, l’ordinateur, déplace les forces du développement vers l’immatériel et favorise les structures en réseau mais véhicule aussi une logique qui n’est pas nécessairement de préservation ou de mise en valeur des milieux naturels.
    Tous les problèmes de notre temps se situent au carrefour de cette rencontre. » (...)

    « Le problème qui se pose est celui d’une espèce dominante qui, en raison même de sa dominance, compromet la reproduction du milieu qui la porte et dont la plasticité n’est pas infinie ; mais, pour la première fois certainement dans le cours de l’évolution, d’une espèce consciente qui possède la faculté de penser sa position et de prévoir les conséquences de ses actes au sein de ce milieu. »

    Table des matières
    Avant-Propos à l’édition 1996
    Introduction
    1ère partie. Le conflit des logiques
          1. L’extension de la sphère d’activité économique
          2. La réduction du champ de la pensée économique
          3. Le conflit
       I. L’environnement, bien collectif soumis à une logique de gestion privée
       II. Causalité linéaire contre interdépendance et circularité
       III. Les conflits de rythme
       IV. Simplification des écosystèmes contre stabilité
    2e partie. L’approche bio-économique
       I. Les comportements économiques
          I. La finalité de l’acte économique : être ou avoir ?
             A. Le règne de l’avoir
             B. La vraie finalité de l’Homme : Être
          II. Les conduites économiques : le rationnel et le relationnnel
       II. Le champ de l’économique
          I. La double dimension énergétique et informationnelle de l’acte économique
           II. ‘’ ‘’ du développement économique
    3e partie. L’intégration à la biosphère
        I. Les instruments et la mesure
       II. L’organisation sociale et la reproduction
       III. Le principe de contrainte minimale : la répartition du pouvoir de décision par niveaux d’organisation.
    Conclusion

    L'auteur : Né en 1926, Professeur à la Sorbonne, économiste transdisciplinaire, l'un des fondateurs d'ATTAC [sur Wikipédia].

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  • HARDIN Garrett, "The tragedy of the commons", Science, 162, 1968, p. 1243-1248

  • Mode d’emploi : Un article de 1968 qui peut-être dit déjà l’essentiel. Introduit la notion de "commons", les biens communs de l'humanité, et le mécanisme "tragique" de la négligence des "commons".

    Extraits :

    Therein is the tragedy. Each man is locked into a system that compels him to increase his herd without limit -- in a world that is limited. Ruin is the destination toward which all men rush, each pursuing his own best interest in a society that believes in the freedom of the commons. Freedom in a commons brings ruin to all. (...)
    When we use the word responsibility in the absence of substantial sanctions are we not trying to browbeat a free man in a commons into acting against his own interest? Responsibility is a verbal counterfeit for a substantial quid pro quo. It is an attempt to get something for nothing.

    Table des matières
    What Shall We Maximize?
    Tragedy of Freedom in a Commons
    Pollution
    How to Legislate Temperance?
    Freedom to Breed Is Intolerable
    Conscience Is Self-Eliminating
    Pathogenic Effects of Conscience
    Mutual Coercion Mutually Agreed Upon

    L’auteur : Biologiste et écologiste américain (1915-2003). [Documents biographiques].

    Se procurer ce livre : Téléchargeable sur l'Internet : [Tragedy of the Commons].

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  • OSTROM Elinor, Governing the commons: the evolution of institutions for collective action, Cambridge; New York, Cambridge University Press, 2011, 1st ed. 1990 - La gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles, Bruxelles, De Boeck, 2010, 1ère éd. 1990

  • Mode d’emploi : Une étude de sciences politiques appliquées sur des questions organisationnelles, pas un pamphlet idéologique, mais des leçons essentielles à repérer et à retenir pour développer grâce au style collaboratif des collectifs capables de prendre en charge les biens communs.

    Quatrième de couverture

    La question de la gouvernance des ressources naturelles utilisées conjointement par de nombreux individus revêt une importance croissante pour les analystes politiques. Tant la nationalisation que la privatisation ont été mises en avant mais ni l'État ni le marché n'ont été uniformément en mesure de résoudre les problèmes liés aux ressources communes.
    Remettant en question les fondements de l'analyse politique telle qu'appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d'étudier les conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été résolus, de manière satisfaisante ou non.
    Le Dr Ostrom décrit d'abord les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements pour préconiser des solutions se basant sur l'État ou le marché. Elle passe ensuite en revue les alternatives théoriques et empiriques à ces modèles afin d'illustrer la diversité des solutions possibles. Dans les chapitres suivants, elle fait appel à l'analyse institutionnelle en vue d'examiner diverses stratégies fructueuses ou infructueuses de gouvernance des biens communs.
    Contrairement à ce qu'affirme l'argument de la "tragédie des biens communs", les problèmes de ressources communes peuvent être résolus par des organisations volontaires plus efficacement que par un État coercitif. Parmi les cas considérés figurent la tenure communale de prairies et de forêts, des communautés d'irrigation, des droits relatifs à l'eau ainsi que des sites de pêche.

    Extraits

    “Success in starting small-scale initial institutions enables a group of individuals to build on the social capital thus created to solve larger problems with larger and more complex institutional arrangements. Current theories of collective action do not stress the process of accretion of institutional capital. Thus, one problem in using them as foundations for policy analysis is that they do not focus on the incremental self-transformations that frequently are involved in the process of supplying institutions. Learning is an incremental, self-transforming process.” (p. 190)

    Table des matières

       Preface
       1. Reflections on the commons
       2. An institutional approach to the study of self-organization and self-governance in CPR (Coomon Pool Resource) situation
       3. Analyzing long-enduring, self-organized, and self-governed CPRs
       4. Analyzing institutional change
       5. Analyzing institutional failures and fragilities
       6. A framework for analysis of self-organizing and self-governing CPRs

    L'auteur : Elle a eu le "prix Nobel" d'économie (2009) mais comme elle n'était ni néo-libérale ni obsédée par son auto-promotion elle reste mal connue de ceux qui devraient la connaître, ceux qui essaient de réfléchir de manière constructive à la crise de soutenabilité de notre civilisation. Américaine née en 1933 et morte en 2012, elle reprend de manière concrète, savante et constructive la question des "biens communs" et cherche à comprendre les paradigmes de leur gestion. Son intérêt pour autre chose que les abstractions formelles de la "science économique" dominante fait d'elle un auteur-ressource particulièrement précieux.

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  • BROWN Lester, Le Plan B. Pour un pacte écologique mondial, Paris, Calmann-Lévy, 2007 - Plan B. Rescuing a Planet under Stress and a Civilisation in Trouble, New York, Norton, 2003, Earth Institute, 2006

  • Mode d’emploi : Lester Brown est LE alerteur officiel sur la crise écologique. Tous ses livres sont le même livre, avec des chiffres actualisés. On peut ne pas partager toutes ses options, mais au moins avec lui on a le tableau complet des voyants qui sont au rouge.

    Table des matières :

       1. Au seuil d’un Nouveau Monde
    1ère Partie. Une civilisation en danger
       2. Au-delà du pic du pétrole
       3. L’émergence du manque d’eau
       4. La montée des températures et du niveau des mers
       5. Systèmes naturels sous contrainte
       6. Signes précurseurs de déclin
    2e partie. Les mesures à prendre – le Plan B –
       7. Éradiquer la pauvreté et stabiliser la population
       8. Remettre la planète en état
       9. Nourrir correctement 7 milliards d’individus
       10. Stabiliser le climat
       11. Concevoir des cités pérennes
    3e Partie. Une perspective enthousiasmante
       12. La construction de la nouvelle économie
       13. Le Plan B : construire un autre futur

    L’auteur : Né en 1934, un des pionniers du DD et un de ses plus énergiques propagandistes. Il anime notamment le Worldwatch Institute qui est une source de données de grande valeur, en particulier ses célèbres rapports annuels State of the World, téléchargeables sur le site.

    Se procurer ce livre : [sur site amazon]

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  • MEADOWS Donella, MEADOWS Dennis, RANDERS Jorgen, Beyond the Limits: Global Collapse or a Sustainable Future, London: Earthscan, 1992

  • Mode d’emploi : 20 ans après, les auteurs du fameux rapport dit "du Club de Rome", qui a lancé le mouvement menant au DD, font le point, tout aussi inquiétant que leur analyse initiale de 1972, mais plus inquiétant en fait puisqu'il vient de se passer 20 ans. On est en 2012 au moment de la remise à jour de cette bibliographie, donc il vient à nouveau de se passer 20 ans, et en termes d'inquiétude on a un peu épuisé les superlatifs.

    Présentation (par Publisher Weekly) :

    In 1972 The Limits of Growth , sponsored by the Club of Rome and produced by a research team on a MIT computer programmed with a World3 model, created a stormy sensation. Denounced as eco-gloom and doom, the book also became a keystone of the era's environmentalism. Now on the eve of the June U.N. Earth Summit, three of the researchers give World3 another run. Although many books and reports examine "sustainability," the authors provide unique insights thanks to their background in systems analysis. Society has gone into overshoot, they argue, a state of being beyond limits without knowing it. These limits are more like speed limits than barriers at the end of the road: the rate at which renewable resources can renew themselves, the rate at which we can change from nonrenewable resources to renewable ones, and the rate at which nature can recycle our pollution. Without being a catch-all on the environmental crisis, the book shows how we are overshooting such crucial resources as food and water while overwhelming nature with pollutants like those causing global warming. World3 runs 13 future scenarios and learns that we can only avoid collapse by unplugging the exponential growth in population (two billions people in the past 20 years) and industrial production (doubled in the past 20 years). If the world settles for two children per couple and the per capita income of South Korea, we can avoid collapse and find an equilibrium at 7.7 billion people through 2100. Systems analysis may sound like an academic specialty, but the authors have written for the general reader and provide a compelling challenge to traditional economics and public complacency.

    Table des matières

       Foreword
       Preface
       1. Overshoot
       2. The Drinving Force: Exponential Growth
       3. The Limits: Sources and Sinks
       4. The Dynamics of Growth in a Finite World
       5. Back from Beyond the LImits: The Ozone Story
       6. Technology, Markets, and Overshoot
       7. Transitions to a Sustainable System
       8. Overshoot but Not Collapse

    Les auteurs : Donella Meadows (1941-2001) était une spécialiste des systèmes écologiques, elle travaillait au MIT avec son mari Dennis Meadows, physicien, pour produire le rapport de 1972 (The Limits to Growth). Jørgen Randers est un futurologue et climatologue norvégien qui les a rejoints pour cette reprise du sujet en 1992.

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  • RIST Gilbert, Le développement. Histoire d'une croyance occidentale, Paris, Presses de Sciences Po, 1996

  • Mode d’emploi : Une analyse critique magistrale et décapante du "développement", y compris le "durable".

    Quatrième de couverture :

    Le "développement" a servi pendant cinq décennies à légitimer d'innombrables politiques économiques et sociales, au Nord comme au Sud, et fait croire à l'avènement du bien-être pour tous. La mondialisation a ensuite pris le relais : oubliant de promettre le "développement", on s'est contenté de lutter contre la pauvreté. Pourquoi alors, s'il a largement échoué, le " développement " est-il encore aujourd'hui au centre d'un débat passionné ? Sans doute parce qu'il repose sur une croyance profondément ancrée dans l'imaginaire occidental. Le besoin de croire est plus fort que les doutes que l'on peut avoir sur le contenu de la croyance. Remontant le cours de l'histoire, ce livre fait le point sur les théories et les stratégies qui, depuis la fin des années 1940, ont prétendu transformer le monde et mettre un terme à la maladie, à la misère et à la faim. Cette troisième édition actualisée et augmentée présente la controverse qui oppose aujourd'hui ceux qui rêvent d'affranchir le "développement" de ses dérives capitalistes et ceux qui estiment que la décroissance ouvre la voie à l'après-développement. Et s'il fallait remettre en cause les catégories économiques qui nous empêchent de penser ensemble la nature et la société ?

    Table des matières
    1. Définition
    2. Les métamorphoses d’un mythe occidental
    3. Les prémices de la mondialisation
    4. L’invention du développement
    5. La mise en place de la doctrine et des institutions internationales
    6. La modernisation entre histoire et prophétie
    7. Les périphéries et l’étude de l’histoire
    8. L’autonomie sociale : le passé commun comme modèle de l’avenir
    9. Le triomphe du tiers-mondisme
    10. L’environnement ou la nouvelle nature du "développement"
    11. Le mélange du réalisme et des bons sentiments
    12. L’illusion postmoderne : la globalisation comme simulacre du "développement"
    Conclusion

    L’auteur : Professeur à l'Institut Universitaire d'Etudes du Développement (IUED,Genève), maintenant à la retraite mais actif.

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  • BIRNBACHER Dieter, La Responsabilité envers les générations futures, Paris, PUF, 1994 - Verantwortung für zukünftige Generationen, Stuttgart, Reclam, 1988

  • Mode d’emploi : De la vraie philosophie allemande, solide, bien plus saine que celle de Hans Jonas à mon avis, sur la question essentielle de l'extension de notre responsabilité telle qu'elle est impliquée par l'extension de notre puissance.

    Présentation (par Furutibles) :

    On ne peut compter ni sur l'intérêt individuel des hommes d'aujourd'hui ni sur leur altruisme, forcément limité, pour conserver les ressources nécessaires au bien-être de l'humanité à venir. Si les générations futures ont certains droits élémentaires envers le présent, ce sont des droits qui doivent être définis et réalisés par les hommes actuels sous la forme d'une responsabilité morale librement acceptée. Ce livre propose une théorie de la responsabilité envers le futur. Il en étudie les fondements, les contenus et les conséquences pratiques, pour les opposer à des pronostics qui sont, dans leur ensemble, de plus en plus sombres.

    Table des matières

       Préface à l’édition française (1993)
       1. Préliminaires
          1.1. De l’actualité d’une éthique du futur
          1.2. Éthique idéale ou normes de la pratique
          1.3. A quel degré les « générations futures sont-elles futures ? »
       2. L’estimation du futur
          2.1. Les facteurs de distorsion dans l’estimation du futur
          2.2. 3 paliers d’évaluation rationnelle du futur
             2.2.1. Le dépassement de la préférence du présent : l’égoïsme rationnel
             2.2.2. Le dépassement de la préférence de l’ego : le collectivisme rationnel
             2.2.3. Le dépassement de la distance morale : l’universaliste rationnel
          2.3. Conséquences de l’universalisme spatio-temporel pour l’évaluation de l’avenir
             2.3.1. En quoi le fait qu’une chose soit connue ou inconnue est-il pertinent ?
             2.3.2. En quoi les valeurs moyennes n’ont-elles aucune pertinence ?
             2.3.3. Le nombre optimal de générations
             2.3.4. Les problèmes posés par l’évaluation des transformations irréversibles
          2.4. La concrétisation du « profit » : la base hédoniste
          2.5. : Annexe : la préférence temporelle en philosophie et en économie
       3. Les normes idéales dans le cas d’un savoir (presque) complet
          3.1. Peut-on accorder des droits aux individus futurs ?
          3.2. Un plaidoyer pour l’utilitarisme de la somme du profit entre les générations
          3.3. Objections à l’utilitarisme de la somme du profit
             3.3.1. L’inégalité
             3.3.2. L’inéquité
             3.3.3. Refus de prendre en compte la justice compensatrice
             3.3.4. L’absence de prise en compte de la justice distributive
          3.4. Autres modèles possibles
             3.4.1. L’égalité comme valeur autonome
             3.4.2. Le modèle de Maximin
          3.5. Problèmes quantitatifs de l’utilitarisme de la somme du profit entre les générations : la question de l’obligation de procréer
       4. Les normes idéales dans les cas de savoir limité
          4.1. Quels risques peut-on faire pendre aux générations futures ?
          4.2. Le problème de l’incertitude
          4.3. L’horizon temporel approprié
          4.4. L’opposition entre l’implication des générations futures dans des projets à long terme et la préservation de la flexibilité de la programmation
          4.5. Deux formes de perception déformée du futur : le scepticisme envers le futur et l’utopisme
       5. Anthropologie de la responsabilité envers le futur
          5.1. La dimension cognitive : la conscience du futur
          5.2. La dimension affective : l’évaluation du futur
          5.3. La dimension de la volonté : l’orientation vers le futur dans l’action
          5.4. Les limites anthropologiques de la responsabilité envers le futur
       6. Les normes de la pratique
          6.1. La fonction d’exonération des normes de la pratique
             6.1.1. Les valeurs de soutien
          6.2. Un catalogue des normes de la pratique
             6.2.1. Ne pas mettre en péril l’existence de l’homme et des animaux évolués en tant qu’espèces : l’autopréservation collective
             6.2.2. Ne pas mettre en péril une existence future digne de l’être humain : nil nocere
             6.2.3. Ne pas créer de risques irréversibles supplémentaires : la vigilance
             6.2.4. Conservation et amélioration des ressources naturelles et culturelles existantes : cultiver et préserver
             6.2.5. Le soutien apporté à d’autres individus dans la poursuite d’objectifs orientés vers le futur : la subsidiarité
             6.2.6. Éduquer les générations à venir dans l’esprit des normes de la pratique
       7. Problèmes d’application
          7.1. Dans quelle mesure la responsabilité envers le futur peut-elle être mise en œuvre par des mécanismes de marché ?
          7.2. Les problèmes liés au maniement des ressources épuisables
          7.3. Peut-on imposer une éthique du futur en démocratie ?
       8. Remarque de conclusion

    Se procurer ce livre : dans les bibliothèques, un livre à photocopier et mettre en ligne puisqu'il est épuisé et non réimprimé par son éditeur (serait-ce un signe que le commerce des livres n'a aucun rapport avec la qualité des idées ?).

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  • ORESKES Naomi and Erik M. CONWAY, The collapse of Western civilization: a view from the future, New York, Columbia University Press, 2014 - L’effondrement de la civilisation occidentale : un texte venu du futur, Paris, Les liens qui libèrent, 2014

  • Mode d’emploi : Très facile à lire, c'est de la science-fiction philosophique : en 2393, un rapport scientifique paraît sur les raisons de l'effondrement de notre civilisation, pour résoudre le mystère d'une civilisation qui avait conscience de son effondrement en cours mais n'a pas été capable de l'éviter. Les thèses des auteurs me paraissent limitées (les "bons" scientifiques sont des héros incompris qui pourraient sauver le monde et le capitalisme c'est ce qui va perdre le monde) mais la technique de réflexion est impressionnante et de nombreux points essentiels sont mis en lumière. Le livre se termine par un "Lexique des termes archaiques" qui nous parle par endroits de notre présents en termes cruellement pertinents.

    Extraits

    "The thesis of this analysis is that Western civilization became trapped in the grip of two inhibiting ideologies: positivism and market fundamentalism."

    "Given the events recounted here, it is hard to imagine why anyone in the twentieth century would have argued against governmental protection of the natural environment on which human life depends. Yet such arguments were not just made, they dominated the public sphere."

    Table des matières
          Introduction
          1. The coming of the Penumbral Age
          2. The frenzy of fossil fuels
          3. Market failure
          Epilogue

    Les auteurs : Philosophes/sociologues des sciences rendus célèbres par un précédent livre sur les falsifications volontaires de la science par les groupes industriels (le tabac en particulier) : Oreskes Naomi et Erik M. Conway, Les marchands de doute, ou comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique, traduit par Jacques Treiner, Paris, Éd. le Pommier, 2012 / Merchants of Doubt: how a handful of scientists obscured the truth on issues from tobacco smoke to global warming, New York, Bloomsbury Press, 2010.

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Contact : michel.puech@paris-sorbonne.fr